L’actualité jurassienne est au calme plat. La nouvelle tactique consiste à travailler dans l’ombre et annoncer les projets éoliens sans en avoir l’air dans les assemblées communales. Ils évitent ainsi le débat public. La plan directeur élaboré de la même manière sortira au moment où le peuple sera occupé à d’autres choses. Des façons de faire qui cadrent mal avec la transparence et la concertation qu’ils nous servent dans les médias.

 

Le bureau Kohle et Nussbaumer profite de cette accalmie pour publier son bilan 2013 de la centrale éoliennes du Peuchapatte. Tout va très très bien, évidemment. On apprend que seules 2% des habitants des communes voisines ont signé la pétition envoyée au gouvernement.  100 personnes ont signé cette pétition pour se plaindre des nuisances des éoliennes. Qui sont les communes voisines d'après vous? Le Peuchapatte et le Peupéquignot, puisqu'elles sont situées directement à proximité du parc et que ce sont les riverains qui se sont mobilisés pour cette récolte de signatures.  Mais... ces hameaux sont situés sur les communes de Muriaux et du Noirmont, qui elles s'étendent bien au-delà. Du coup le nombre d'habitants grimpent et voici noyés les pétitionnaires dans une interprétation des chiffres en faveur des promoteurs!

 
 

On se rappelle de ces mêmes Kohle et Nussbaumer, qui à Courchapoix et à Pleigne, déclaraient que les distances entre éoliennes et habitations étaient insuffisantes et qu’ils tiraient les conséquences des expériences de Saint-Brais et du Peuchapatte.

 Les déclarations de Kohle et Nussbaumer à Courchapoix, ici : (c’est très court)
 

Forcément dans le Jura ils ne peuvent pas cacher la réalité. Mais dans le Valais ils ont ensuite réalisé l’éolienne de Charrat, la plus grande de Suisse, à 200m des premières habitations ! Les valaisans, nouvelles cibles des promoteurs en ce moment. Toute l’attention est portée là-bas. C’est que l’industrie éolienne a besoin de gagner quelque part en Suisse pour redorer son image. Le Canton de Vaud s’est organisée de manière extrêmement efficace pour résister à la colonisation industrielle de ses espaces naturelles. Le Valais est moins mobilisé, puisque seul le Coude du Rôhne est menacé pour l’instant. Là-bas ils argumentent énormément avec l’argent qu’ils tireront de ces machines. Maires et promoteurs montent durement aux barricades pour enfoncer le clou dans le crâne des citoyens. Une association tient tête de manière remarquable. Ils voteront le 9 février. L’ambiance est mauvaise comme toujours là où ces hélices se profilent. Les nuisances sociales font déjà des ravages comme partout. Les opposants sont les méchants, les autres veulent sauver le monde, on connaît la chanson.

Quelques articles ici :
 
 
 
 

Dans le Canton de Fribourg, les feux sont ouverts, La Liberté a publié la réaction d’un lecteur :

 
24.01.2014 - La Liberté
Pourquoi sacrifier ainsi nos derniers paysages?

FRIBOURG - Les Préalpes fribourgeoises valent-elles moins que l’Oberland bernois? Telle est la question de ce lecteur. 

J’ai pris connaissance, à la suite des propos échangés lors d’une séance du Grand Conseil en décembre dernier, que l’Etat de Fribourg planche sur une nouvelle mouture de son plan directeur éolien. Le conseiller d’Etat Beat Vonlanthen a déclaré à ce sujet devant le Grand Conseil que le canton de Fribourg disposerait d’un potentiel important en matière de production d’électricité éolienne, avançant le chiffre d’une puissance de 3'000 GWh par an. Ceci correspondrait à la construction sur sol fribourgeois de 750 grandes éoliennes, un nombre vertigineux…

Chaque canton doit certes apporter sa contribution à la transition énergétique. Fribourg devra être à même de produire d’ici à 2030 quelque 450 GWh/an d’électricité issue des nouvelles énergies renouvelables. Le photovoltaïque offre, bien loin devant l’éolien, le plus grand potentiel de production d’électricité verte dans notre canton.

Il possède en outre le grand avantage, contrairement à l’éolien controversé, d’être particulièrement bien accueilli dans la population. Greenwatt (Groupe E) donne l’exemple de la direction à prendre en investissant dans l’important projet «SolarPayerne».

Accepter la construction de sites industriels sur nos crêtes, dans nos forêts et sur nos rives reviendrait à sacrifier nos derniers espaces naturels et paysages encore préservés en contrepartie d’une maigre quantité d’électricité.

Le canton de Berne a décidé de préserver les Préalpes et les Alpes bernoises de ces atteintes, la construction d’éoliennes n’y étant pas autorisée par son plan directeur. Nos Préalpes fribourgeoises ont-elles moins de valeur que les montagnes de nos voisins bernois?

Dieter Meyer, 
prés. Sauvez les Préalpes, Marly

 
 
 
 
 
 
 
 

Et pendant ce temps, en Allemagne, les petits épargnants qui ont misé sur l’éolien se retrouvent le nez parterre :

 

Nouvelle faillite dans les énergies renouvelables

L’Agefi, 24.01.2014

Allemagne. L’installeur de champs d’éoliennes Prokon a déposé le bilan. Le groupe a été financé par quelque 75.000 petits épargnants privés depuis sa création.

L’installateur allemand de champs d’éoliennes Prokon, financé par des milliers de petits investisseurs, a déposé le bilan, une nouvelle faillite dans le secteur des énergies renouvelables, a-t-il indiqué sur son site internet. «Prokon Regenerative Energien GmbH a déposé le bilan au tribunal d’Itzehoe», dans le Schleswig-Holstein, au nord de l’Allemagne, a écrit le groupe dans un message adressé à ses investisseurs.

Créé au milieu des années 1990, Prokon a la particularité d’avoir été financé par des milliers de petits investisseurs privés, quelque 75.000 au total, l’entreprise les alléchant avec un investissement présenté comme «éthique» et accompagné d’intérêts très élevés, de 6% à 8%.

Face à cette faillite, qui risque de se solder par de grosses pertes pour nombre de petits épargnants, le gouvernement a décidé de renforcer le contrôle de ce type de produits financiers.

«Nous devons toujours examiner les nouvelles formes de participations de citoyens et la sûreté de tels produits», a déclaré la chancelière Angela Merkel, interrogée sur le sujet à l’issue d’un séminaire gouvernemental jeudi. Elle a ajouté que le ministre de la protection des consommateurs, Hans-Peter Friedrich, «va sûrement se mettre d’accord sur une proposition avec Wolfgang Schäuble», le ministre des Finances. Avertissant de ses difficultés il y a une dizaine de jours, Prokon, qui compte environ 1.300 employés, avait demandé à ses petits investisseurs de ne pas retirer leur argent. Un peu plus de la moitié avait accepté de continuer à soutenir l’entreprise, un niveau cependant insuffisant pour éviter la mise en redressement judiciaire. Ce dépôt de bilan, dont la demande doit encore être examinée par le tribunal, «ne signifie en aucun cas la fin de Prokon. (...) Nous sommes toujours bien positionnés opérationnellement et nous sommes sûrs que nous surmonterons ces difficultés», a assuré le groupe.

L’administrateur judiciaire provisoire de la société, Dietmar Penzlin, a d’ailleurs estimé, lors d’un point presse, que Prokon était «sur la bonne voie». Selon lui, il n’est pas encore évident qu’il s’agisse bien d’un cas de réelle faillite. La demande de dépôt de bilan pourrait avoir été déposée «par précaution». Prokon a financé et réalisé plus de 50 champs d’éoliennes surtout dans le nord de l’Allemagne, mais aussi en Pologne, et est également présent dans la biomasse.

 

Lire aussi ici : http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/01/23/allemagne-nouvelle-faillite-dans-les-energies-renouvelables_4353277_3234.html#xtor=AL-32280515

 
 
 
 
 
 
 
 

On le voit, ces machines dépassent tout et tout le monde. La sagesse voudrait que le système soit abandonné et la transition énergétique redirigée vers sa vocation première : sortir du nucléaire et diminuer le recours aux énergies fossiles. Mission impossible tant que l’argent dirigera les opérations.

 

La libéralisation de l’électricité en Suisse remet quelques compteurs à zéro, comme on peut le lire ici : http://www.voisinedeoliennesindustrielles.com/2014/01/la-liberalisation-du-marche-de.html