Monsieur Nordmann,

Mon beau-père à 75 ans. Sa maison il ne l'a pas payé avec de l'argent gagné en jetons de présence ou autres salaires d'universitaire. Sa maison il l'a payé à la sueur de son front. Une vie à travailler plus de 12 heures par jour, et pas dans des commissions de ceci et cela. Non, une vie à payer de sa personne, au prix de sa santé. Ces quatre dernières nuits, mon beau-père n'a pas fermé l'oeil. Pas de chance: Il fait partie de ces enfants gâtés qui sont perturbés par les nuisances des éoliennes industrielles qui tournent sans relâche devant les fenêtres de sa chambre à coucher. Une chambre à coucher qu'il occupe depuis plus de 50 ans. Une chambre qui est restée la même durant ces cinquante années. Avec son épouse ils forment un couple exemplaire de simplicité, ils ont un soin immense de leur bien. Reconnaissants à la vie de ce qu'elle leur a donné sans jamais prendre plus que ce dont ils ont besoin. Ici pas de vélo électrique, pas d'appareils ménagers superflus, pas de lampe d'ambiance, pas de débordement lumineux en période de fête. Le même téléphone depuis toujours, fixé au mur. Pas de voyages autour de la planète, pas de piscine, sauna, spa et cie. Leurs légumes ils les tirent de la terre, leurs loisirs de leur verger. Grâce à eux la nature est précieusement préservée. Ils possèdent une voiture pour deux familles dans un village sans gare. Pensez-vous vraiment avoir des leçons à leur donner?
Lorsque vous et Mlle Chevalley avez le culot de traiter d'enfants gâtés les jurassiens qui refusent votre vision purement citadine de l'avenir ce sont ces gens que vous insultez. Votre culot n'a d'égal que votre ignorance des populations que vous agressez avec votre obsession à défendre l'implantation de ces éoliennes industrielles. Nous avons des arguments autres que notre confort contre ces machines et vous le savez parfaitement.

J'aurais pu être cinglante à Fleurier, mais je suis restée correcte et je n'ai pas parlé de vos réactions à nos échanges mail. Mon objectif n'est pas d'humilier les gens. Mais lorsque vous vous permettez de traiter de gâtés ceux qui ne pensent pas comme vous, vous entrez dans ce qu'il y a de plus méprisable dans la manière de faire de la politique. Si un jour vous tenez dans les mains le livre "Ne soyons pas des écologistes benêts" de Aurélien Bernier, Michel Marchand et le M'PEP, ouvrez le page 135 et lisez ce que vous êtes devenu.

Ces éoliennes pourrissent tout. Même ceux que je pensais être des personnalités prêtes à défendre notre avenir contre la racaille de l'industrie et de la finance.


Avec mes salutations.
Pascale Hoffmeyer