Neuchâtel a depuis fort longtemps misé sur son lac.  Le nombril neuchâtelois, c'est lui. La majorité de ses riverains ne se soucient guère des crêtes lointaines et de leur avenir. Nous l'avons constaté le 18 mai dernier. 
 
C'est l'énorme différence qu'il y a entre eux et nous. Nous vivons au coeur des paysages que les compagnies d'électricité cherchent à s'approprier en voulant y implanter des machines sur- dimensionnées.  Nous nous nourrissons physiquement et intellectuellement depuis des générations de ces paysages. De nos fenêtres ce sont eux qui nous enchantent. Ils sont notre mémoire mais aussi notre avenir, comme le lac pour Neuchâtel, ils sont notre carte postale, ceux qui font que des gens se déplacent de partout pour s'en remplir les yeux. Nous les foulons de nos pieds chaque jour, ils nous ont appris la patience d'attendre le printemps et le bonheur d'y connaître l'hiver. Ils font partie de nous. 
 
Aurions-nous l'idée de demander au neuchâtelois de vider leur lac pour implanter une centrale électrique? Eux nous demandent de sacrifier nos paysages.
 
Ceux qui vivent au coeur des crêtes neuchâteloises, qui en connaissent le silence, l'immensité naturelle, la force et la tranquillité qu'elles libèrent, doivent savoir que nous comprenons leur inquiétude après le vote cantonal sur leur avenir et que nous sommes de tout coeur avec eux. La lutte n'est pas finie, l'avenir de notre approvisionnement électrique ne passera pas forcément par ces projets destructeurs et arrogants. Il reste beaucoup d'inconnues dans ce développement et nous devons  continuer à forcer le débat, à nous informer pour mieux comprendre les enjeux et pourquoi nous avons pleinement le droit de dire non, j'ai même envie de dire,  le devoir de dire non! Le sacrifice des crêtes jurassiennes n'est pas une fatalité. Nous y vivons et nous avons notre mot à dire.
 
Quand nos pâturages seront des parcs sécurisés:
 
Dans l'actualité, il faut revenir sur un sujet que nous avions prévu depuis longtemps et qui nous faisait craindre de voir à terme ces parcs éoliens encerclés de barrières de sécurité. On nous a toujours dit que non, mais absolument rien ne peut nous garantir ce non. Personnellement je ne me fais aucune illusion, ce sera inévitable, cela se fait déjà dans les pays où le vol organisé est monnaie courante. Les propriétaires de ces machines ne s'embarrasseront pas longtemps de mesures de sécurité coûteuses pour les protéger, même si ils nous martèleront le contraire aussi longtemps qu'ils n'auront pas installé toutes les machines prévues! 
 
Les vols de métaux à l'intérieur des éoliennes ont commencé en France:
 
 
Je vais traiter ce sujet plus longuement prochainement sur voisine d'éoliennes industrielles, parce qu'il mérite une réflexion particulière.
 
Une autre information pourrait aussi apporter un nouvel éclairage sur la transition énergétique en Suisse par rapport à sa situation particulière  de plaque tournante européenne. On dirait que les grandes manoeuvres commencent... à lire ce qui se passe chez Swissgrid, nous sommes très loin d'une gentille transition sur fond d'éoliennes et de panneaux solaires.
 
Heureusement, notre environnement extraordinaire nous permet de garder les pieds sur terre et d'avoir de bonnes raisons de nous méfier des bonnes intentions que l'on nous porte.