1.
PIB romand: l'économie régionale a fait mieux que résister en 2011 (23.05.2012)
http://www.hebdo.ch/pib_romand_leconomie_regionale_a_fait_mieux_que_161409_.html
COMMENTAIRE COMPLET
Un PIB en augmentation est en général une bonne nouvelle.
Sauf que tout le monde semble oublier son corollaire: l'augmentation de la
consommation d'électricité.
L'augmentation de la consommation d'électricité, qui suit la croissance économique, est
inéluctable comme nous le savons maintenant. Rien qu'en 2010, la consommation suisse
d’électricité a augmenté de 4% par rapport à 2009. Et la tendance se poursuit même si cette
augmentation est irrégulière selon les années. L’Office Fédéral de l’Energie (OFEN) table sur
une croissance annuelle de 0,5 % à 2 % jusqu’en 2050.
Cette croissance de 2% est probablement sous-estimée par rapport aux nombreux facteurs de
croissance, dont celui de l’explosion démographique en Suisse ces dernières années.
Dans la plupart des régions, il a été a constaté que le nombre de nouveaux habitants a doublé,
par rapport aux estimations. Le problème de la construction de nouveaux logements et du
déclassement des zones agricoles devient de plus en plus évident, malgré la densification
prévue dans les villes. Tout le monde peut vérifier ce fait en voyant les zones villas et les
zones industrielles et commerciales gangrener les campagnes. Et cela va de plus en plus
vite…
( Facteurs: croissance démographique augmentation du nombre d’appareils électriques,
augmentation des besoins en matière de surface habitable,renforcement des transports en
commun, pompes à chaleur, véhicules électriques, etc.)
En fonction de ce qui vient d’être souligné, la Confédération vient d’annoncer que pour
remplacer la production dite « en ruban » des centrales nucléaires et assurer la sécurité de
l’approvisionnement énergétique, il sera nécessaire d’agrandir les anciennes centrales à gaz (
Cornaux, Chavalon) et construire de nouvelles. Entre 5 et 8 centrales à gaz seront
nécessaires.
Etre d’accord ou pas, n’y change rien : ce sont les seules infrastructures dont la production
est capable, avec l’hydraulique, de répondre à la consommation actuelle et future, puisque de
véritables économies d’énergie, à grande échelle et rapidement, ne semblent pas la priorité
des milieux économiques, des industriels de l’électricité, et soyons francs, de la plupart des
citoyens consommateurs de ce pays…
Tout en précisant qu’il faudra désormais aussi tenir compte dans le cas de la production
hydraulique des sécheresses répétées et de la fonte accélérée des glaciers à cause du
réchauffement climatique et qui vont nous faire perdre plus du tiers de cette forme de
production électrique ces prochaines décennies. Cette diminution de production a déjà
commencé, comme constaté en s’intéressant au bilan livré par certaines sociétés hydro
électriques ces dernières années.


2
L’éolien industriel ne permet donc pas la sortie du nucléaire comme cela a été dit et redit
par de nombreux politiciens malhonnêtes et calculateurs ces dernières années. Il est au
contraire en train de condamner le véritable développement d’énergies renouvelables
respectueuse de l’environnement.
Désormais, son utilité même au sein du mix énergétique est parfaitement discutable, tant sa
production est minime et les dégâts environnementaux et paysagers conséquents.
Au point où nous en sommes c’est soit les centrales à gaz soit des économies drastiques et
une augmentation de plus de 50% du prix de l’électricité avec les conséquences sociales et
économiques prévisibles.
Les multinationales et les PME n’ont aucune difficulté à délocaliser dans les régions
asiatiques par exemple, où on leur déroule le tapis rouge et où l’énergie bon marché
provenant du charbon, du gaz et… du nucléaire, se développe sans aucun problème de
conscience environnementale ou sociale.
Or, même en sachant cela, les autorités du canton de Vaud, de Neuchâtel, du Jura, du Valais
etc. , continuent de planifier l’installation de centaines d’éoliennes gigantesques.
Dans le canton de Vaud sur les 170 machines annoncées, 130 sont prévues rien que sur les
crêtes jurassiennes du nord vaudois. Avant que ces machines, qui atteignent désormais
200m de haut, ne transforment cette région qui va du Mollendruz au Val-de-Travers en vaste
complexe industriel de production d'électricité, il serait judicieux de poser les faits suivants :
Sachant que les conditions de vent, au centre du continent, sont faibles, à quelques
exceptions près, comme le montre les cartes des vents en Europe…
Sachant, selon les derniers relevés officiels, qu'en Suisse les éoliennes produisent à pleine
charge et en moyenne à l'année, entre 1200-1500 heures (une année= 8760 heures), soit 1
jour sur 6 ou 5 par semaine, soit 5 ou 6 jours par mois, soit 2 ou 3 mois par année grand
maximum…
Sachant que chaque machine de 200m de haut possède des pales de près de 60 m, en
rotation (environ 45 tours/minute) qui brassent une surface d'environ 13 000 m2 soit 2
terrains de football, à une vitesse de 300 km/h en bout de pale, et à 150 m de haut, il est
absurde d'affirmer qu'elles ne font pas ou peu de bruit alors que c'est impossible
physiquement…
Sachant que cette industrie a le droit de fonctionner 24h sur 24h, (Une fois pour toute :
les éoliennes de St.Brais ne sont pas arrêtées la nuit comme on le lit souvent
dans la presse !!!) sans aucune limitation de fonctionnement la nuit, alors que toutes les
autres activités sont soumises à un règlement nocturne strict pour protéger le sommeil des
populations…
Sachant que les seules mesures sonores sont réalisées en utilisant la norme dBA, c'est- à -dire
uniquement pour le bruit audible, (les plus agressifs, mais non audibles, sont les basses
fréquences, les infrasons et les ultrasons) et sur une moyenne à l'année, évacuant ainsi les
pics sonores importants, mais également le spectre complet des sons produits par les
éoliennes…
Sachant que dans le monde entier les dernières études, publiées en 2010-2011 et 2012 par
les éminents scientifiques de la fondation The Society for Wind Vigilance, mettent en garde
contre le danger sanitaire que représentent les impacts sonores des grandes éoliennes
industrielles implantées à moins de 3 km minimum des habitations, alors que chez nous,
c'est toujours 300 m…
3.
Sachant que ces gigantesques machines prévues en Suisse, n'ont pour l'instant aucune
construction de taille équivalente, y compris dans les villes, et que, à cause du besoin d'espace
qu'elles nécessitent, pour leur bon fonctionnement (300m à 500m minimum entre chaque
machine) elles seront construites prioritairement dans les régions périphériques et les zones
naturelles et semi naturelles zones souvent protégées et interdites au bâti…
Sachant que les infrastructures nécessaires pour leur érection (béton armé, chemins et
routes, élagages, abattages, conduites souterraines et aériennes, transformateurs, puis
maintenance et trafic) supposent des chantiers pharaoniques qui vont durer des années et
vont provoquer une atteinte grave à la biodiversité…
Sachant que contrairement à ce qui a été annoncé par le canton, qui se base sur un
fonctionnement surestimé d'environ 1800h par année, ce ne sont pas 25% de la
consommation du canton qui sera ainsi produite…
Dans leur précipitation aveugle, les autorités vaudoises balaient le fait que dans tous les
parcs en fonction, en Europe et dans le monde, il a été constaté une production
de moins 30% en moyenne, par rapport à ce qui était annoncé par les
promoteurs. Et c’est exactement ce qu’ils font en ajoutant un tiers par rapport
au nombre d’heures réelles de production.
Ainsi, en tenant compte de tous les paramètres, au final, lors de la phase d’injection réelle du
courant dans le réseau, le pourcentage de production se réduit comme peau de chagrin. Ces
chiffres, comme par hasard, sont confidentiels, sous prétexte de protection des entreprises,
mais surtout parce que leur publication montrerait à quel point cette production est
dérisoire…
Pour être honnête également ne faudrait-il pas diviser les % restant en deux parts ?
Puisque cette extraordinaire production annuelle cantonale est également revendiquée par
Genève, dont les Services industriels sont les promoteurs de la plupart des parcs éoliens sur
sol vaudois. Sans en avoir encore aucun sur son propre sol, ce qui doit être
dénoncé vigoureusement. Ce comptage à double se fait de même avec la production
annoncée sur sol neuchâtelois ou jurassien, sans qu’aucun média ni aucun journaliste ne soit
capable de mettre en évidence cette supercherie !
Nous voyons bien que le 25 % de production annoncé est plus un chiffre publicitaire qu’une
réalité.
Dans les faits, la production de ces 170 éoliennes industrielles couvrira à peine quelques
années de l'augmentation de la consommation du canton dont le PIB, qui se porte à
merveille, continuera sur sa lancée pour le bonheur de tous ses habitants...
4 ans ou 6 ans, et il faudra à nouveau construire des centaines d’éoliennes! Et
l’agrandissement des parcs par ajouts de machines est déjà planifié…
Comme vision d'une production durable et respectueuse de l'environnement, il y a sans doute
mieux!
Qui donc préfère ce modèle hyper centralisé des parcs éoliens industriels ?
Il vaut donc la peine de poser à nouveau les questions suivantes quitte à devoir se répéter :
Pourquoi est-il donc si urgent de construire ces complexes industriels éoliens
dans ce qui reste du patrimoine environnemental et paysager intact du canton
de Vaud, et partout ailleurs en Suisse ?
Ne serait-il pas plus judicieux de couvrir de panneaux solaires la plupart des
infrastructures existantes, prioritairement avec ceux qui sont fabriqués en
Suisse et en Europe, pour favoriser le développement économique de cette
4.
filière et des emplois verts ici ?
Lorsque Romande Energie se vante d’avoir couvert de panneaux solaires les toits de l’EPFL
pour prouver son engagement envers la protection de l’environnement, elle communique très
peu sur le fait que les panneaux viennent de Chine, où les conditions de production, tant
environnementales que sociales sont catastrophiques… Et pendant ce temps, l’entreprise
Flexcell, à Yverdon-les-Bains est en faillite…
L’authenticité des énergies renouvelables ne se fonde-t-elle pas sur la
décentralisation, la multitude de micro projets mixtes, petit éolien compris,
avec la production consommée directement sur place, conduisant à une
responsabilisation et à une autonomie partielle de la population ?
Ne produirions-nous pas 3 x plus d’électricité que la quantité annoncée pour
ces complexes industriels éoliens mégalomaniaques, tout en préservant
vraiment notre environnement ?
Quant aux économies d'énergie si elles sont sérieusement appliquées ne
représentent-elles pas à elles seules au moins 30% de notre consommation
annuelle actuelle ?
Ne pouvons-nous pas, pour commencer, éteindre la moitié des ampoules dans toutes les
villes de Suisse entre minuit et six heure du matin durant un mois ? Nous constaterions que
cela représente une grande partie de la production des éoliennes, si ce n‘est sa totalité sans
changer grand chose à notre mode de vie…
Lorsque cette proposition de campagne qui obtiendrait le soutien de toute la population a été
faite aux « Verts » (M. Van Singer en tête) il n’y a eu aucun commentaire…
Pas un mot et pas un accusé de réception…
Dire qu’il n’y a pas d’argent pour cette vision décentralisée et empreinte de sobriété, est un
mensonge honteux dans un pays aussi riche que la Suisse.
Et ce mensonge, qui n’est rien d’autre q’une décision politique soumise à la cupidité des
tenants de l’ultra libéralisme, sera lourd de conséquence.
Myrisa Jones le 30 juin 2012