Les déboires des SIG ne s'arrêtent pas  au seul Jura. Ennova n'est pas la seules société de promotion d'éoliennes industrielles à profiter des largesses des pouvoirs publiques. L'argent du contribuable coule à flot on dirait? Il en faut des millions pour faire lever les sourcils!
 
La presse jurassienne ne s'est pas emparée de cette affaire. Pourquoi? Les jurassiens ne devraient-ils pas être les premiers informés de la spéculation financière qui se joue sur ses terres? À combien les terrains réservés dans notre région pour l'implantation d'éoliennes vont-ils être revendus? À quelles sociétés? Verrons-nous ces sites potentiels de production d'électricité en Suisse exploités un jour par des sociétés étrangères? Comment géreront-elles ce patrimoine? La Chine s'est emparée de l'électricité portugaise, des russes ont prospecté en terres jurassiennes! Nous ne sommes pas dans un roman policier, nous sommes au coeur du monde merveilleux de la spéculation!
 
 Ennova a estimé à plusieurs centaines de milliers de francs le MW la valeur d'un contrat de servitude signé avec les propriétaires jurassiens au moment de régler ses compte avec les SIG. Ces derniers ont "reçu" le parc éolien projeté à l'entrée Est de Saint-Brais comme cadeau de divorce d'avec Ennova, alors même que les citoyens n'ont pas voté le plan spécial y relatif! Le paquet cadeau des SIG est vide. Comment vont-ils le remplir?
 
Toutes ces questions sont abordées dans des bureaux, bien loin de nous qui sommes les premiers concernés par les décisions qui seront prises!  Les politiciens genevois, les ministres jurassiens,  les maires des communes concernées, se sentent le droit de négocier sans nous les 30 prochaines années de notre environnement direct! 
 
 Nous savions depuis le début que nous n'avions pas affaire à une simple histoire de transition énergétique. La spéculation des terres jurassienne a commencé avec ces projets soutenus par l'ensemble des partis politiques. Ils ont pris l'avenir de nos enfants en otage pour faire signer des contrats à des propriétaires qui pourraient perdre le contrôle du terrain cédé pour les 30 prochaines années!  Quel journaliste digne de ce nom va oser enquêter sur les dégâts collatéraux d'une transition qui en plus ne présente aucun scénario fiable sur l'avenir énergétique?
 
À Saint-Brais et avec librevent nous sommes prêts à nous battre jusqu'au bout. Les terres des Franches-Montagnes sont devenues des objets de spéculation de la pire des manière, au nez et à la barbe de ceux qui étaient sensés les protéger.
 
Pendant ce temps, les exploitants et les responsables politiques des parcs existants font la sourde oreille aux appels des riverains qui se plaignent des nuisances. Suisse Eole poursuit son travail de promotion en soutenant les pratiques en vigueur (forcément, les membres du comité en profitent directement) et Doris Leuthard fait encore semblant d'y croire.
 
Plus que jamais, la lutte contre les éoliennes industrielles est nécessaire. Ne laissons pas la spéculation gagner nos terres! ne nous laissons plus endormir avec des études bidons et les belles paroles de nos dirigeants, la confiance n'est plus possible. Nous voulons de la transparence, de l' honnêteté, nous voulons une transition énergétique qui ne passe pas par des sociétés avides, à travers des contrats véreux et qui cherche à passer au-dessus du respect des citoyens. 
 
 
 
 
Le Temps - vendredi 08 novembre 2013
Les SIG ont mis en péril 19 millions dans des projets éoliens en Valais

Le contrat avec SwissWinds est comparé au cas Ennova. Le tribun MCG Eric Stauffer en appelle à intensifier la purge dans la régie.

Dans le sillage du scandale Ennova, des voix s’élèvent pour critiquer les ambitions éoliennes des Services industriels de Genève (SIG) en Valais. La régie a investi, il y a trois ans, 19 millions (6 millions pour 28% de prise de capital et 13 millions de prêts) dans la société SwissWinds, pour un potentiel de 350 MW d’électricité (une centaine d’éoliennes). Avec, pour résultat jusqu’à ce jour, un seul mât planté à Gries. «Cela fait cher l’éolienne, d’autant plus que son rendement ne permet pas une rentabilité à terme», dénonce anonymement un ex-salarié des SIG.

De son côté, la régie reconnaît le caractère «peu satisfaisant» de l’exploitation de cette plus haute éolienne d’Europe. Les raisons, selon un audit technique: le givre, l’instabilité des vents et la topographie des lieux. «Les auditeurs ont signalé à l’époque que les SIG n’auraient jamais dû payer autant SwissWinds», assène un autre interlocuteur proche du dossier.

Peut-on, dès lors, parler d’un scandale Ennova bis? Oui, mais à plus petite échelle. «Même si les SIG n’ont contractuellement pas de droit de veto, ils peuvent en pratique s’opposer au financement d’un projet donné», tempère Isabelle Dupont Zamperini, porte-parole des SIG. Si le risque financier apparaît ici comme relatif (19 millions de francs), les dangers opérationnel et juridique sont, eux, plus sérieux. La stratégie adoptée en Valais par les SIG n’aurait, selon plusieurs observateurs, rien à envier au cas Ennova. «Tout le monde se demande aussi, par exemple, pourquoi le directeur juridique de la régie, également responsable du risque, n’a pas encore été mis en cause, vu qu’il est cosignataire de tous les contrats», relève l’une de nos sources anonymes.

Siffler la fin de la récréation

Au côté de Martin Senn, fondateur de SwissWinds dont il détient la majorité absolue, figurent notamment les Forces motrices valaisannes (FMV). Contractuellement, ces dernières ont la liberté de ne pas s’investir dans la construction et l’exploitation d’éoliennes en montagne, dont l’avantage consiste toutefois à ne pas susciter d’opposition vu leur éloignement des lieux d’habitation. «SwissWinds élabore les projets jusqu’à l’obtention des permis de construire, puis les vend à la société qui fera les travaux et exploitera les éoliennes», résume Patrick Maret, membre de la direction des FMV, qui ne récupèrent leur prêt (500 000 francs) et ne rentabilisent les investissements qu’en cas de réalisation d’un projet.

Côté genevois, on peine à comprendre les engagements des SIG. «Il est temps de siffler la fin de la récréation», vitupère Eric Stauffer, maire de la ville d’Onex. Lequel prépare une motion et un projet de loi pour, à l’avenir, mieux contrôler le budget de la régie: «J’invite le futur gouvernement à poursuivre la purge des SIG, il reste encore des responsables à éjecter», conclut-il.

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Un scandale absent du bilan

Le risque financier lié à Ennova ne figure pas dans les comptes des SIG.

Ni la direction des Services industriels de Genève (SIG), ni son conseil d’administration n’en ont fait état. L’estimation des 600 millions à plus de 1 milliard de frais potentiels engagés par les SIG à travers leur contrat avec Ennova, n’apparaît pas dans les comptes de la régie. «Quelqu’un a «oublié» d’inscrire ce risque d’investissement, bien que conséquent, dans le bilan des SIG», dénonce un ancien employé des SIG, sous couvert d’anonymat. Contactée jeudi, l’entité genevoise reconnaît que ces sommes à risque n’ont pas été provisionnées. «Ces valeurs n’ont pas non plus été corrigées depuis, notre réviseur KPMG ayant toutefois appelé à la vigilance pour l’exercice 2013», précise Isabelle Dupont Zamperini, porte-parole. Selon des multinationales d’audit, et en vertu des normes comptables IFRS imposées aux SIG, la régie doit refléter dans ses comptes une image fidèle de ses activités. Les spécialistes rappellent qu’un tel manquement peut conduire à des peines civiles et pénales.
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