19.02.2011l

Comment en est-on arrivé à cette association après seulement 5 éoliennes industrielles dans les Franches-Montagnes ?

 Les deux premières éoliennes de Saint-Brais révèlent le malaise autour des études d’impacts des éoliennes industrielles avant leur implantation.

- L’impact visuel a été mal évalué. En l’absence de gabarit grandeur réelle, la population ne pouvait pas imaginer le résultat. En estimant qu’on ne les verrait pas du village, les promoteurs ont contourné la réalité à leur avantage. Il est vrai que plus l’on se rapproche de l’église, moins on les voit. Mais cela n’est valable que pour une infime parcelle de la commune. Pour le reste tout le monde peut en juger aujourd’hui.

- L’impact sonore a été minimisé. Les mesures de bruits se basent sur des db A. Hors il conviendrait d’utiliser pour ce type de machines des filtres de type C, parce que ceux-ci mesurent les basses fréquences, principales sources de nuisances des éoliennes industrielles. De plus les mesures de bruit tiennent compte des résultats obtenus sur une moyenne dans la durée. Les 45db sont souvent dépassés, et largement on l’a vu au Peuchapatte où elles ont été relevées à 80db, mais sur la durée les chiffres s’alignent sur les normes. C’est une pratique qui est légale en Suisse puisqu’elle relève de l’ordonnance fédérale sur le bruit Pour les promoteurs, tout est en ordre. Pour les riverains, c’est la galère. Des mesures de bruit dignes de ce nom devraient être effectuées durant un an. Elles coûtent fr. 50'000.--. Dans le cas des éoliennes industrielles, elles devraient se faire à différents endroits, parce que chaque habitation est exposée différemment aux nuisances sonores de ce type.

- La distance réglementaire de 300m en Suisse, unique au monde, ne correspond à aucune étude relative à ce type de machines. Elle a été recommandée il y a longtemps pour les stands de tir et pour d’autres raisons. Cette norme a été reprise par les autorités et les promoteurs. A défaut d’une autre uniquement, et pour gagner du temps. En Hollande la distance recommandée est de 1600m. Des nuisances ont été constatées jusqu’à 5km d’un parc éolien.

 - En Suisse personne ne veut encore entendre parler de la dévalorisation des sites alentour d’un parc éolien. Des jugements en France notamment, dans L’Aude, ont donné raison aux riverains dans ce sens et fait démanteler 4 éoliennes industrielles proche de son habitation ! En Hollande, une jurisprudence chiffre à 30% la dévalorisation des sites à 1km autour d’une éolienne industrielle. L’annonce seule d’un projet dévalorise déjà un site !

- Des impacts sur la santé dont les promoteurs ne parlent jamais : L’étude clinique de la doctoresse Nina Pierpont aux Etats Unis a jeté un pavé dans la mare. Les effets liés aux éoliennes industrielles peuvent s’apparenter à beaucoup d’autres causes. Ce qui arrangeaient les promoteurs et les politiques. Mais la répétition des témoignages a alerté des médecins. Nina Pierpont a étudié patiemment un groupe de personnes vivant ce type de voisinage. Consignées dans un livre pour les professionnels, ses observations ont débouché sur la création d’un groupe de scientifiques pour approfondir ses études aux USA, ils ont commencé en septembre 2010.

- Au Canada, une pétition signée de 40 médecins a été déposée pour demander la suspension de l’implantation de parcs éoliens proche des habitations ce mois de février 2011, parce qu’ils suspectent ces machines de provoquer des troubles importants sur la santé des riverains.

- L’expérience du voisinage avec ces machines dans les Franches a plongé la population dans un bain glacé. Tout ce qui précède est vécu dans les faits. Dès lors il est absolument urgent que la population prenne en main ce que ni les politiciens, ni les promoteurs n’ont jugé nécessaire de faire. A savoir mettre à jour les lacunes incroyables qui ont accompagné les autorisations de construire des machines aussi nuisibles dans des zones exceptionnelles d’un point de vue paysager, sensibles d’un point de vue voisinage avec des populations habituées de vivre à la campagne, et attachées au calme qu’elles y trouvent.

- Des groupes de travail seront créés au sein de l’association pour dénoncer tous ces aspects négligés en Suisse. Ils se pencheront également sur les aspects économiques. Les moyens utilisés par les promoteurs pour encaisser la RPC divisent les populations et génèrent de graves nuisances sociales qui s’ajoutent à la dégradation de la qualité de vie de villages entiers.