Pourquoi nous nous opposons à l’implantation de nouvelles éoliennes dans les Franches-Montagnes

 Les Franches-Montagnes constituent un paysage unique, par sa structure géologique, par le style des habitations, par la place réservée aux immenses forêts de sapins.

Le film « Le petit train rouge » a mis en évidence la beauté des paysages et la spécificité de ses habitants qui en prennent soin avec amour et passion. Les paysages des Franches-Montagnes ont été préservés jusqu’à aujourd’hui, L’industrie légère, l’horlogerie, s’est implantée et s’est développée avec le succès qu’on lui connaît, dans le respect des sites. Les maisons, les fermes franc-montagnardes atteignent tout au plus une dizaine de mètres. La faune et la flore brillent par leur nombre d’espèces, leur diversité et aussi leur rareté. Dimanche 6 février 2011, à l’occasion du snow-up de Saignelégier, le ministre jurassien de l’Equipement, M. Philippe Receveur, ne cachait pas son émerveillement en déambulant dans les pâturages francs-montagnards ; sur les ondes de RFJ il avouait que « Les Franches-Montagnes étaient une des plus belles régions du monde ». Les Francs-Montagnards le savent depuis toujours, alors pourquoi saccager ce paysage merveilleux qu’aucuns voudraient mettre en péril ?

 L’Association pour la Sauvegarde des Paysages des Franches-Montagnes et régions limitrophes (ASPFM) se constitue pour s’opposer à l’implantation de nouveaux sites éoliens.

Impact sur le paysage

La construction des sites éoliens de Saint-Brais, puis du Peu-Chapatte (Muriaux), a ouvert les yeux et rendu attentifs les Francs-Montagnards sur les attaques intolérables opérées sur le paysage notamment. Ces 5 éoliennes ont modifié l’image de notre région, la beauté immaculée des crêtes a été souillée par ces machines industrielles.

Une éolienne, encore que l’on puisse la trouver élégante ou non, c’est une affaire de goût ( !) domine tout le paysage par le fait que le mouvement rotatif attire le regard par rapport un paysage fixe, naturel. De loin à la ronde, ces machines s’approprient l’attention des gens et déterminent un aspect autre que ce qu’il est / était. Le paysage est dénaturé ; à jamais il est broyé et ne ressemble à ce qu’il était.  Aux Franches-Montagnes, plusieurs sites sont étudiés, aux Bois, au Noirmont, aux Breuleux, à Saignelégier, à Lajoux. Il n’est pas exagéré de dire que le Haut-Plateau ressemblera, s’ils sont réalisés à un gigantesque aéroport, avec ses lumières clignotantes et ses bruits d’avions.

L’ impact pour les riverains

En Suisse, il n’y a pas de base légale pour déterminer la distance idéale entre l’implantation d’une activité industrielle et une habitation. Le législateur agit au cas par cas.

Pour les éoliennes, la distance de 300 mètres est toujours identique à ce qu’elle était lors de l’érection des premières éoliennes du Mont-Crosin, il y a une dizaine d’années ! Les machines, de bucoliques qu’elles furent, sont devenues industrielles, d’une hauteur de 140 mètres. La puissance des pales a été multipliée par quatre alors que la distance est restée la même, cherchez le problème. Autre donnée, les sites éoliens ont été implantés plus près des habitations. Aux Pays-Bas, où la gestion du vent est bien connue depuis des siècles, la distance entre chaque éolienne a été définie à 600 mètres car les turbulences autour des pales peuvent affecter celles d’à côté  et entraîner une diminution du rendement de 30%.

 Les nuisances pour les riverains

Il n’est pas exagéré de dire que la vie des riverains soumis aux effets des éoliennes a changé en quelques jours. Des gens qui avaient choisi de vivre dans des endroits naturels, respirant le calme et la paix, se sont retrouvés confrontés à des agressions inaltérables. Les nuisances sonores perturbent la vie quotidienne, les nuits surtout sont bruyantes ; il arrive que les éoliennes se mettent en marche à des heures indues et créent un brouhaha insupportable. Insidieusement les lumières clignotantes des éoliennes influent le comportement des riverains. A l’aéroport de Cointrin, les avions restent au sol de 23 heures à 7 heures du matin. Dans les hameaux proches des éoliennes, l’activité aéronautique est en continu ! Les nuisances sur la santé sont essentiellement dues aux vibrations occasionnées les tours de 150 mètres et les ultrasons provoqués par la rotation de l’hélice. Une étude menée par des médecins, à Victoriaville, au Canada, a démontré que les riverains de sites éoliens pouvaient présenter des symptomes de vertiges, de maux de têtes, d’anxiété, voire de dépression.

 Chute des prix de l’immobilier.

L’implantation d’éoliennes saccage les paysages, crée des nuisances à la population et, en plus provoque une détérioration du prix de l’immobilier dans un rayon d’un kilomètre  autour d’une machine. Une étude menée au Danemark a prouvé que la valeur d’un bien-fonds diminuait de 30% ; dans les faits, l’annonce d’un projet provoque déjà une baisse des valeurs immobilière. Toujours au Danemark, les propriétaires fonciers sont indemnisés pour perte de valeur en présence d’éoliennes.

 Diminution progressive de l’attrait touristique

Lorsque des éoliennes sont installées, les visiteurs accourent, des curieux surtout, qui veulent voir ce dont parlent les médias. Mais tant les promeneurs que les skieurs de fond délaissent les sites éoliens. Le bruit, les mises en garde, les risques de chutes de glace ne rendent pas ces endroits attractifs à terme. Sur les hauteurs de Mont-Crosin, les pistes de ski de fond ont dû être déplacée en raison du catapultage de glaçons. Les touristes qui viennent aux Franches-Montagnes recherchent la beauté des paysages, les grands espaces naturels, le calme et la présence d’animaux sauvages. A cet égard, la politique touristique du canton du Jura axée sur le développement durable n’est pas compatible avec l’installation d’éoliennes aux Franches-Montagnes.

 Menaces sur la faune

Si les développeurs d’éoliennes relèvent fréquemment qu’ils font de longues études d’impact sur l’environnement, nous pouvons cependant constater que ces études ne portent pas sur les nuisances causées sur la population… humaine. On nous parle toujours de la protection des chauves-souris, nous nous en réjouissons, mais il importe de savoir que de nombreuses espèces d’oiseaux fuient les sites d’éoliennes. Des cadavres d’oiseaux sont fréquemment recensés dans les environs immédiats des éoliennes,  les sous-bois des crêtes sont désertés par les petits mammifères.     Indéniablement les implantations d’éoliennes ont des impacts conséquents, souvent désastreux, sur la vie des riverains, sur la faune, sur la vie de manière générale de toute une communauté perturbée par ces machines de type industrielles installées en pleine campagne.